Mille femmes blanches ▬ Jim Fergus

 

En 1874, à Washington, le président américain Grant accepte dans le plus grand secret la proposition incroyable du chef indien Little Wolf: troquer mille femmes blanches contre chevaux et bisons pour favoriser l'intégration du périple indien. Si quelques femmes se portent volontaires, la plupart des "Mille femmes" viennent en réalité des pénitenciers et des asiles de tous les États-Unis d'Amérique... Parvenue dans les contrées reculées du Nebraska, l'une d'entre elles, May Dodd, apprend alors sa nouvelle vie de squaw et les rites inconnus des Indiens. Mariée à un puissant guerrier, elle découvre les combats violents entre tribus et les ravages provoqués par l'alcool. Aux côtés de femmes de toutes origines, May Dodd assiste alors à la lente agonie de soi, peuple d'adoption....

 

 

 

 

•••••Mon avis

Si vous ne le savez pas encore, je suis une grande adoratrice des indiens d'Amérique! La culture Amérindienne me fascine depuis... très longtemps. Voilà pourquoi "Mille femmes blanches" est entré dans ma PAL il y a quelques mois.

D'ailleurs si vous connaissez des romans traitant des Amérindiens ou de la culture amérindienne. N'hésitez surtout pas à me laisser un petit message en bas de cet article. Je vous en serai éternellement reconnaissante et n'hésiterai pas à vous faire ma "danse de la joie" pour vous le prouver ^^

J'ai donc commencé ma lecture durant mes vacances d'été, bien calée sur mon matelas pneumatique qui tanguait un peu. Bien heureuse - ou pas finalement - de ne pas vivre "à la dure" comme l'héroïne de ce roman.

 

▬ Ce roman nous embarque dans les grandes plaines sauvages de l'Ouest américain quelques années après la guerre de Secession. Little Wolf, grand chef de la tribu Cheyenne, rencontre le Président Grant et lui propose un marché: 1000 chevaux contre 1000 femmes blanches. Du point de vue des Américains, afin d’apaiser les esprits et d’améliorer les échanges entre les peuples. Mais pour les amérindiens, il est question de sauver les Cheyennes de l'extinction.
Contre toute attente, mais surtout dans le plus grand secret, ce marché ridicule et immoral  est conclu et des femmes “volontaires” sont envoyées chez les "sauvages" pour faire honneur au pacte conclu par le gouvernement. La grande majorité des femmes sont recrutées dans les prisons et les asiles. Parmi elles, May Dodd, dont on suit les aventures au fil de ses carnets de voyage.

 

 

▬ Posant sur papier les différentes étapes du processus d'échanges, elle écrit plus ou moins régulièrement tout ce qui lui arrive. De son départ de l'asile à son arrivée chez les Cheyennes. Le roman est tour à tour carnet de voyage, journal intime, lettre à ses proches, etc. Nous lisons les moindres écrits de May et rentrons en immersion totale dans sa nouvelle vie de sauvage.

Nous faisons la connaissance de ces autres femmes qui partagèrent la vie de May. Chacune avec une passé, des convictions et nous découvrons comment cet échange à chambouler leurs vies à jamais.

 

▬ Sous la plume de Jim Fergus, les écrits de May prennent vie et les émotions se mêlent au suspense d’une aventure atypique. Entre les moments touchants et les scènes de barbaries, ce récit est parfois drôle, parfois déroutant.  Et même si quelques longueurs apparaissent, la fin de ce livre est tellement palpitante qu’on oublie tout le reste. Les pages se tournent toutes seules jusqu’au dénouement final.

▬  Dans ce roman, on devient les spectateurs de la fin de la "vie sauvage" des peuples amérindiens, condamnés à se plier aux exigences des Blancs. Nous sommes les témoins de la barbarie aussi bien sauvage que civilisée. Des affrontements sanglants entre les peuples et des horreurs commises à cette époque.

 

Mais est-ce réellement arrivé? Le doute s'installe dès le prologue et ne cesse de s'intensifier au fil des pages.

 

  

- - - - - Ces petits moins que j’ai boudés:

- Le doute de savoir si les faits sont réels ou non. J’ai fait quelques recherches après ma lecture, sans vraiment être fixée sur la véracités des faits.

 

+ + + + + Ces petits plus que j’ai adorés:

- Suivre notre héroïne en feuilletant ces fameux carnets. Entre journal intime et lettres à ses proches, j’aime la forme épistolaire du récit.

- Les personnages aussi bien “sauvages” que “blancs”. On s’attache facilement à certains, d’autres sont répugnants. Une large palette d’acteurs pour un roman totalement dépaysant.

 

 

••••• Conclusion

Une histoire dépaysante, déroutante, dérangeante parfois et pleine d’émotions, qui nous emmène bien loin de la civilisation. Evoluant auprès d’un peuple poétique et violent qui tente de survivre à la modernité.   

“ Les Cheyennes croient que toute chose ayant eu lieu quelque part - chaque naissance, chaque mort - s'y trouve toujours, de sorte que le passé, le présent et l'avenir cohabitent éternellement sur terre.”

 

 

J’ai choisi d’agrémenter cette chronique de quelques images provenant d’un de mes films préférés: Le dernier des Mohicans. Et plus spécialement des personnages d’Alice & Uncas, un “couple” que je chéris depuis toujours ^^