mercredi 30 octobre 2013

L’année de la pensée magique ▬ Joan Didion

Joan Didion l'année de la pensée magique

Une soirée ordinaire, fin décembre à New York. Joan Didion s'apprête à dîner avec son mari, l'écrivain John Gregory Dunne - quand ce dernier s'écroule sur la table de la salle à manger, victime d'une crise cardiaque foudroyante. Pendant une année entière, elle essaiera de se résoudre à la mort du compagnon de toute sa vie et de s'occuper de leur fille, plongée dans le coma à la suite d'une grave pneumonie. La souffrance, l'incompréhension, l'incrédulité, la méditation obsessionnelle autour de cet événement si commun et pourtant inconcevable : dans un récit impressionnant de sobriété et d'implacable honnêteté, Didion raconte la folie du deuil et dissèque, entre sécheresse clinique et monologue intérieur, la plus indicible expérience - et sa rédemption par la littérature.
 

 

•••••Mon avis
Me plonger dans les livres a été un moyen d’échapper à la dure réalité: la perte d’un proche, l’absence, le deuil et tout ce par quoi l’ont peu passé durant cette période.
Et c’est presque tout naturellement que ce livre s’est imposé à moi, il y a environ 2 ans. Seulement voilà, je ne me sentais pas prête à franchir le cap, à lire une histoire sur le deuil, à me mettre à la place d’un personnage et vivre - revivre- cette horrible période.
Ce livre a rejoint ma bibliothèque en début d’année grâce à un swap. Et c’est lors d’un autre swap que j’ai offert ce livre et que j’ai demandé à ma copine Laety, de le lire en lecture commune. Octobre est un mois difficile pour moi mais j’ai finalement ouvert ce livre et me suis plongé dans ce roman, cette biographie qui m’a touché en plein cœur.
 
L’année de la pensée magique est un roman autobiographique, Joan Didion nous raconte ces heures, ces jours, ces mois difficiles qu’elle a dû traverser après la mort brutale de son mari, quelques jours après Noël.
Loin d’être un récit larmoyant, à la lecture de ce roman, j’ai ressenti ce choc, cet état second dans lequel on est plongé. L’incompréhension, l’anéantissement, cette impression d’être dans du coton, l’incrédulité face à la triste réalité: il ne reviendra pas. Et pourtant l’auteur y croit - sans trop y croire - elle vit ses jours terribles comme si le défunt allait de nouveau passer la porte de leur appartement de New York. Il n’est jamais question de s’apitoyer sur son sort et c’est ce qui fait l’une des forces de ce roman.
Elle décortique son deuil, agrémentant son analyse au travers de différentes sources. Des écrits médicaux, des romans, des poèmes, etc… Ses sentiments y sont presque mis à l’écart, afin d’avoir un œil critique sur tout ce qu’elle raconte. Mais pourtant l’émotion est bel et bien là et ses mots nous prennent aux tripes.
Elle y parle de sa vie avec son mari, et leur fille qui malheureusement est dans le coma au moment de la mort de son père. L’auteure n’a pas été épargnée par la vie et doit faire face à la maladie de sa fille en plus du décès de son mari. Ce roman pourrait d’ailleurs paraitre très froid s’il n’y avait toute cette multitude de petits détails, de souvenirs qu’elle partage avec le lecteur.

 

- - - - - Ces petits moins que j’ai boudé:

Le récit est bizarrement construit. Il n’y a pas vraiment de plan, de chronologie. Et même si cela sert énormément le roman et ajoute un plus à la réalité, cela m’a gêné. 

La fin du roman m’a laissé une drôle d’impression. Un sentiment d’inachevé, une fin trop brutale.

 

+ + + + + Ces petits plus que j’ai adoré:

Je pourrais citer énormément de passages qui m’ont paru justes, les mots parfaits pour décrire la situation. J’ai aimé les répétitions, les petits détails et toutes les réflexions menées par l’auteur. Ca ne mène pas forcément à grand-chose mais c’est criant de vérité.

Entre termes médicaux, récits de médecins et autres écrits touchant au domaine médical; toutes ces petites informations parfois si banales furent pour moi l’une des choses les plus importantes du récit. Pouvoir analyser le deuil, les émotions. Des sources vraiment très intéressantes et utiles.

 
 
••••• Conclusion

Ce roman est percutant, analytique, mais aussi extrêmement humain. On ne ressort pas indemne d’une lecture pareil. Certains seront touchés, d’autres seront surement mal à l’aise. Il est difficile de terminer ce roman, mais d’un autre côté ces dernières pages nous sont presque nécessaires.

Ce roman parlera beaucoup à toutes celles et ceux qui ont perdu un être cher. Pour moi, il m’a aidé à enfin mettre des mots sur ce que j’ai pu ressentir et je peux vous dire que cela fait du bien. 

 

Il y a énormément de passage dans ce roman que je garderais précieusement. Mais ne pouvant tous les partager avec vous, j’ai choisi un passage qui revient souvent dans ce roman et qui reflète bien la brutalité de la vie:

“ On s’apprête à dîner et la vie telle qu’on la connait s’arrête.

En l’espace d’un battement de cœur. Ou de l’absence d’un battement .”

 

Je vous conseille également d’aller lire l’avis de ma copine Laety. (soon)

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