samedi 21 mars 2015

Sanditon ▬ Jane Austen & Marie Dobbs



En ce début du XIXe siècle où la bonne société anglaise découvre les bienfaits des bains de mer, les Parker se sont mis en tête de faire de la paisible bourgade de Sanditon une station balnéaire à la mode. Invitée dans leur magnifique villa, la jeune Charlotte Heywood va découvrir un monde où, en dépit des apparences « très comme il faut », se déchaînent les intrigues et les passions. Autour de la tyrannique lady Denham et de sa pupille Clara gravitent les demoiselles Beaufort, le ténébreux Henry Brudenall et l'étincelant Sidney Parker, peut-être le véritable meneur de jeu d'une folle ronde des sentiments. Observatrice avisée, Charlotte saura-t-elle demeurer spectatrice ? Le cœur ne va-t-il pas bouleverser les plans de la raison ? À sa mort en 1817, Jane Austen laissait cette œuvre inachevée. Une romancière d'aujourd'hui a relevé le défi de lui donner un prolongement. Un exercice mené à bien dans la plus remarquable fidélité, avec autant de tact que de brio.

 

••••• Mon avis
C'était l'un des romans inachevés de Jane Austen que j'avais le plus envie de découvrir et ça, encore et toujours grâce à Mademoiselle Alice !
Après avoir terminé les œuvres majeures de cette formidable écrivaine, j'étais un peu tristoune de ne pouvoir découvrir d'autres longs romans de cette auteure... Jusqu'à ce que je découvre Sanditon et cette version achevée par une autre dame...

▬ Parti à la recherche d'un chirurgien qui pourrait s'installer dans sa nouvelle station balnéaire, Mr Parker et sa femme font la connaissance de la famille Heywood. Après les avoir aidés à remettre sur pied Mr Parker et son attelage, ce dernier propose à l'ainée des filles Heywood de venir passer quelques temps à Sanditon. Voila comment Miss Charlotte Heywood découvre la station, en qualité d'invité de la famille Parker.
▬ Jane Austen débute l'écriture de ce roman alors qu'elle est gravement malade et l'un des sujets principaux de cette histoire est la maladie, où plutôt la vaine recherche de la bonne santé par les frères et sœurs de Mr Parker. Trois hypocondriaques, adepte de l'auto-médication, qui avalent tout un tas de potion et remèdes bizarre sans en voir vraiment le résultat. La station balnéaire de Sanditon est censé leur redonner la santé.

Dans les premiers chapitres, le comique de situation est bien présent, ce qui me fait encore plus admirer cette auteure, qui arrivait à tourner en dérision son état et en faire un atout pour son roman.
Bref une grande dame de la littérature !
▬ Marie Dobbs, qui s'est attelé à la lourde tâche de finir cette œuvre, a fait un travail minutieux et parfaitement en adéquation avec le style de l'auteur. Malheureusement j'ai lu les quelques explications en fin de roman concernant l'achèvement du livre et cela m'a un peu perturbé lors du “passage de plume” entre les deux auteures. Si je n'avais pas lu ces justifications, je n'aurais pas cherché à trouver les différences entre leurs styles respectifs et ma lecture aurait pu être plus fluide durant ces chapitres de transitions.
Car il est bien difficile de discerner le changement d'auteure tellement Marie Dobbs a su capté l'essence même de la plume de Jane Austen. C'est vraiment bluffant. Tous les ingrédients sont là et tellement bien dosé (malgré quelques petits passages un peu étrange vers la fin...) qu'il est facile d'oublier l'auteure pour ne se plonger que dans l'histoire fascinante de cette petite station balnéaire.

D'ailleurs c'est un sujet que j'ai trouvé extrêmement intéressant. Savoir comment, à l'époque, les baignades étaient orchestrées pour ne pas froisser la bienséance. Un vaste sujet qu'il m'a été très agréable de découvrir.
▬ Mais pour en revenir à l'essence même de cette histoire, les liens entre les personnages. Là encore, joli travail d'écriture. Entre quiproquos, taquineries et sentiments, j'ai été happé par l'évolution de ses personnages et j'avais hâte d'en apprendre plus sur le déroulement de leur séjour à Sanditon.

- - - - - Ces petits moins que j’ai boudés:
- La fameuse scène dans les derniers chapitres du roman bien trop éloigné de l'univers de Jane Austen pour être crédible. Heureusement que la fin de l'histoire nous fait légèrement oublié cet incident.
- Il manque un petit quelque chose propre à Jane Austen. Ce petit grain d'humour grinçant ou cette pointe d'ironie mordante peut-être. Il manque ce petit quelque chose d'indéfinissable propre à cette grande dame.

+ + + + + Ces petits plus que j’ai adorés:
- Toutes ces informations concernant les bains de mer, tout savoir sur "la baignade" au temps de la régence anglaise, très instructif.
- Retrouver les schémas narratifs de l'auteur. La transition entre la plume des 2 auteures est vraiment bien faite.

- Les héros féminins et masculins propre à l'univers de Jane Austen, qui sont très bien mis en scène dans ce livre. Le dénouement est très bien amené.

••••• Conclusion
Deux plumes pour une histoire captivante dans une petite station balnéaire où il doit être distrayant de passer quelques jours en compagnie de ces personnages.
Cette première citation dresse le portrait de Sidney Parker:
“ Bien qu'elle fût d'accord avec ce verdict rapide sur Sir Edward, Charlotte fut surtout frappée par la désinvolture avec laquelle il avait été prononcé. Mr. Sidney Parker était un jeune homme qui poussait la franchise beaucoup trop loin, selon elle, et elle regrada promptement Miss Brereton pour découvrir si elle avait entendu cette dernière indiscrétion. ”
La seconde citation nous dresse le portrait "contraire" de Miss Heywood.
“ Les manières de Miss Heywood sont fort plaisantes en vérité. Je vois qu'elle a décidé de ne faire aucun commentaire désobligeant sur quiconque à Sandition. Dites-moi, ne vous écartez-vous jamais de cette correction parfaite?”



2 commentaires:

  1. Je suis ravie qu'il t'ait plu!! J'adore ce livre et nos avis sont très similaires. Bon on ne reparlera pas de cette scène que personne ne comprend mais Marie Dobbs fait vraiment un travail remarquable! Moi aussi j'ai beaucoup aimé ce qui tournait autour des bains de mer, d'autant plus que l'on en apprend beaucoup sans avoir l'impression que l'auteur nous étale sa culture comme c'est souvent le cas dans de nombreuses austeneries!! Quand je lis ce livre, j'ai l'impression d'être en vacances au bord de la mer...

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    1. C'est vrai que ce roman appelle à la détente et à faire un petit voyage en bord de mer.

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Merci de votre visite @ très bientôt et bonne lecture!