Delirium ▬ Lauren Oliver

Dans ce monde, l’amour est interdit.

Plus que trois mois, et je serai enfin protégée de l’amor deliria nervosa. Après le Protocole, je serai heureuse et en sécurité. Pour toujours. C’est ce que tout le monde dit. Et je l’ai toujours cru. jusqu’à aujourd’hui.

Car aujourd’hui, tout à changé.

Aujourd’hui je préfère être contaminée par l’amour, quitte à perdre la raison et me mettre en danger. Plutôt braver l’interdit que continuer à vivre dans le mensonge.

 

 

 

 

 

 

 

 

•••••Mon avis

L’amour, une maladie? L’histoire m’a tout de suite accrochée et j’avais hâte d’en savoir plus. Dans la continuité de mon exploration des romans dystopiques, et après Hunger Games, j’ai entamé cette lecture avec une certaine appréhension. Et oui, comment rivaliser avec Hunger Games!!!!! Si vous voulez savoir, et bien, lisez la suite ^^

▬ Nous débutons le récit avec Lena, la narratrice, qui nous informe que l’amour est une maladie curable, grâce au Protocole. Et qu’elle a vraiment hâte de subir l’intervention qui la guérira de l’Amor Deliria, dont elle a si peur. Le premier chapitre est surprenant, intéressant, Lena nous donne un petit cours d’histoire sur le pourquoi du comment du Protocole, comment le remède contre l’amour à été découvert, etc… Dès ce premier chapitre d’à peine 3 pages, on se retrouve dans un monde totalement sécurisé, règlementé, parfois flippant…

▬ L’amour, le plus fatal des maux: tout un programme! Tout un Protocole, pour être précise. Au fil du bouquin Lena nous raconte comment les gens perçoivent l’amour, leur crainte par rapport à cette maladie. Tout les habitants de Portland et les grandes villes du monde, ayant subit le Protocole, sont des “zombies” dénués de sentiments, rien n’est beau pour eux, rire est quelque chose d’inconnu, les gestes de tendresse sont oubliés, même les mères n’ont aucun geste tendre envers leurs enfants. Ce monde est totalement fou, totalement vide de sentiments.

▬ La vie des personnages est examinée à la loupe jusqu’au mariage et même au delà. Le Gouvernement a une emprise totale sur leur devenir, et ce sont les scientifiques qui décident qui épouse qui, l’université où ils iront , etc… Tout est tout contrôle, livres, films, musique… Tout ça pour éviter que les jeunes gens ne succombe à l’Amour! Oubliez les écoles mixtes, les concerts, ou bien les bals de promos… Filles et garçons sont tenus éloignés les uns des autres jusqu’au Protocole, qui leur offrira une jolie marque derrière l’oreille et la promesse d’une vie saine et sereine.

Lena semble tellement adhérer à cette propagande, qu’on a parfois l’impression d’étouffer, de ce sentir traquer, observer…

▬ Dans Delirium, nous ne rencontrons que peu de personnages intéressant. Et oui, n’oublions pas dans quelle monde vie Lena: un monde de zombie dépourvus d’amour… Mais heureusement, certains personnages se détachent du lot. Car il faut savoir que malgré toute cette oppression, un “petit” groupe de personnes résiste: les Invalides, qui peuple la Nature, au delà des frontières électriques… Ca vous mets l’eau à la bouche, n’est-ce pas ^^ Parmi ces personnages il y a Hana, la meilleure amie rebelle de Lena, qui veut profiter de ses derniers instants de “liberté émotionnelle”. Nous faisons également la connaissance de Grace, muette mais loin d’être bête comme tout le monde semble le penser, sauf sa cousine Lena (J’aurais adoré en savoir plus sur cette petite fille). Puis nous découvrons, au travers des yeux de Lena, le charmant & mystérieux Alex…

▬ L’un des points les plus accrocheurs de ce bouquin, je pense que c’est le fameux livre des 3S. Tout est dicté par ce fameux ouvrage, sorte de livre sacrée par le Gouvernement. A chaque nouveau chapitre, ou du moins dans une très grande partie, l’auteur appui son histoire avec une citation piochée dans ce fameux livre. C’est ce petit quelque-chose, qui rend l’immersion, dans ce monde, si facile.

Ce qui est intéressant également, c’est l’évolution de Lena. Son questionnement intérieur, ces émotions qui naissent en elle et qui lui font peur autant qu’elle lui font du bien. Sa découverte de l’Amour et de ses “dangers”. C’est joliment écrit sans entrer dans un style guimauve et dégoulinant de clichés.

▬ Ce qui m’a un peu gêné, c’est le rythme saccadé du récit. L’action est un peu longue à arriver. Puis ensuite, il y a quelques passages plus actifs, plus percutants, avant que le soufflet ne retombe. Jusqu’à subir le rythme effréné des 10 derniers chapitres, riche en rebondissement, en tension… Puis tout ce relâche a la dernière page, avec un Cliffhanger très bien écrit.

▬ Lauren Oliver nous emmène dans un monde se pliant au livre des 3S. Cet élément est très travailler, et on aurait presque l’impression qu’il existe ce fameux bouquin. L’écriture à la première personne rajoute ce sentiment d’être au cœur de l’action. J’ai bien aimé l’e style de l’auteur et sa vision de ce monde étrange.

 

 

••••• Conclusion

Malgré quelques essoufflements dans le récit, j’ai trouvé cette lecture agréable, surtout les dernières 150 pages. Si vous avez envie de découvrir un monde étrange remplit d’humains ressemblant presque à des machines, si vous voulez découvrir ce monde si dangereusement “normal” qu’est la Nature, n’hésitez-pas à lire DELIRIUM ;)

J’ai choisi une citation qui devrais vous donner un aperçu du fameux Amor Deliria Nervosa, ou comment le gouvernement arrive à faire croire que l’Amour est une maladie mortelle:

“ Symptômes de l’Amor Deliria Nervosa:

Phase un

Préoccupations, difficultés de concentration, bouche sèche, transpiration, paumes moites, vertiges et perte de repères, acuité mentale réduite, pensées confuses, capacités de raisonnement diminuées.

Phase deux

Périodes d’euphorie, rire hystérique et redoublement d’énergie, périodes de désespoir, léthargie, modifications de l’appétit, perte ou gain de poids rapide, obsessions, désintérêt pour le quotidien, capacités de raisonnement atteintes, distorsion de la réalité, bouleversement des cycles de sommeil, insomnie ou fatigue constante, pensées et actions monomaniaques, paranoïa, sentiment d’insécurité.

Phase trois (critique)

Gêne respiratoire, douleurs à la poitrine, à la gorge, ou au ventre, difficultés à déglutir, refus de s’alimenter, disparition totale des facultés rationnelles, comportement imprévisible, désirs et fantasmes violents, hallucinations et visions.

Phase quatre (fatale)

Paralysie émotive ou physique (partielle ou totale), mort. Si vous pensez que vous ou un membre de votre entourage pourriez avoir contracté le déliria, merci d’appeler le 1800, numéro d’urgence gratuit, pour discuter des mesures à prendre. ”

 

••••• A savoir

Delirium est le premier tome d’une trilogie. Le second livre, Pandemonium, devrait paraitre en cette année 2012, et un troisième tome est prévu pour 2013.